Les bombardements de Sedan en mai 1940

Les bombardements de Sedan en mai 1940, l’invasion allemande commence

Je vais essayer de vous décrire le calvaire enduré par les soldats français pendant les bombardements de Sedan en mai 1940 et ceci pendant plus de 6 heures

 

Les bombardements de l'enfer à Sedan en mai 1940

Fort de Villy la Ferté

Ah, les Ardennes, avec leurs forêts et leurs vallées encaissées constituaient un théâtre d’opérations où il était préférable de ne pas s’aventurer, ce qui explique la pauvreté des fortifications le long de la frontière franco-belge dans ce département : le fort de Villy la Ferté. Le dernier ouvrage de la ligne Maginot est le plus petit et le plus vulnérable d’entre tous. En effet, les Ardennes ont la chance de posséder un obstacle naturel antichar efficace et parallèle à la frontière : la Meuse, de Givet à Bazeilles et la Chiers jusqu’à Margut. Dans le nord du département, le fleuve s’est taillé dans le vieux massif un cours sinueux, large de 70 mètres, encaissé, dominé par des aplombs de 200 mètres. La vallée est étroite avec quelques agglomérations. Cela explique pourquoi le Haut Commandement Français n’a pas considéré prioritaire la mise en défense de ce secteur.

Les bombardements de l'enfer à Sedan en mai 1940

Ma grande mère avec ses trois fils pendant l’exode

Dès le 10 mai, l’évacuation a été ordonnée aux habitants de Monthermé, Givet et Fumay. Le 12 mai, ce sont les habitants de Sedan,Charleville, de Mézières, de Flize et de Mohon qui sont appelés à quitter leurs habitations. Mon grand-père Achille, vétéran de la grande guerre, se présenta spontanément aux pste frontière et il reçut l’ordre de fuir car les allemands n’étaient plus qu’à quelques kilomètres. La Préfecture des Ardennes est transférée à St Hermine, en Vendée, région de repli pour les Ardennais avec les deux-sèvres.. Durant cette période les quais de la gare de Charleville sont envahis d’évacués qui se bousculent, encombrés de leurs pauvres bagages. Ceux qui resteront connaîtront l’enfer.  

La percée de Sedan

les bombardements de l'enfer à Sedan en mai 1940

Guderian

Le 11 mai au soir, les avant-gardes de Guderian sont devant Bouillon, sur la Semoy où la bataille fait rage. Le Génie français fait sauter les ponts de la Semoy mais en oublie deux dans leur hâte : l’ennemi en profite et franchi la rivière. L’objectif allemand ne fait aucun doute : Sedan. Dans la nuit du 11 au 12 mai les Français abandonnent la défense de la Semoy. L’aviation allemande (environ 300 appareils) bombarde en même temps qu’avancent les blindés.  

 Peur sur la ville  

Ce matin du 13 mai, le jour se leva au-dessus de Sedan, en même temps que tombent les premières bombes. C’était le début d’un bombardement méthodique qui va durer de nombreuses heures. Les avions, par vagues de quarante à cinquante piquent à tour de rôle pour lâcher leurs bombes. Ce pilonnage, exécuté par tranches de terrain, sera renouvelé à de nombreuses reprises sur les berges de la Meuse, les ouvrages de la ligne de résistance, les points d’appui, les observatoires et les emplacements de batteries. L’effet en est terrifiant. Les bombes sont de tous calibres. Les petites sont lâchées par paquet. Les grosses ne sifflent pas ; en tombant, elles imitent à s’y méprendre le grondement d’un train qui s’approche.

Les bombardements de l'enfer à Sedan en mai 1940

Stukas en piqué sur Sedan

 

Les bombardements de l’enfer à Sedan en mai 1940

Canots gonflables

Stukas en piqué, les bombardements de Sedan en mai 1940 commencent

Les Stukas se joignent aux bombardiers lourds pour effectuer les bombardements de Sedan en mai 1940. Le bruit de sirène de l’avion qui pique vrille l’oreille et met les nerfs à nu. Il vous prend envie de hurler. Le fracas des explosions maintenant domine tout. Plus une autre sensation n’existe. On se sent personnellement visé ; on attend, les muscles raidis ; l’éclatement est une délivrance. Mais un autre, deux autres, dix autres. Les sifflements s’entrecroisent en un lacis sans déchirure ; les explosions se fondent en un bruit de tonnerre continu.Lorsqu’un instant son intensité diminue, on entend les respirations haletantes. Nous sommes là, immobiles, silencieux, le dos courbé, tassés sur nous-mêmes, la bouche ouverte pour ne pas avoir les tympans crevés. 

 

 

Vers 16 h 00, la Meuse est franchie à Gaulier et à Sedan, en face de l’usine textile de l’Espérance, au Pont-Neuf et à Wadelincourt. Sur des radeaux pneumatiques, accostent sur la rive adverse des fantassins qui montent à l’assaut en franchissant dans un élan rapide les barrages avancés avant d’encercler les premières casemates. La résistance française est intense, de nombreux ouvrages se défendant désespérément. Les français, en majorité des combattants d’origine ardennaise (qui viennent de passer les 8 mois de la drôle de guerre à creuser des tranchées, à couler le béton des casemates, à dérouler les barbelés ou à construire les ouvrages d’art) se défendent pied à pied. Ils manquent cruellement de matériel et celui-ci est parfois obsolète. De plus, le soutien de l’aviation et des blindés alliés est insuffisant et les moyens de communication sont archaïques.

Casemates et maisons fortes

Les bombardements de l’enfer à Sedan en mai 1940

Cassemate entre Sedan et Flize

Les 22 casemates et abris de la région Sedanaise, malgré leur acharnement à freiner des centaines de chars allemands, sont pris les uns après les autres. C’est le Général de Barbeyrac de St Maurice, commandant de la 2ème Région à Amiens, qui prend en charge le « barrage de la Meuse », depuis Givet jusqu’à Mairy, par Mézières et Sedan, puis l’organisation de la Chiers. Il conçoit la fortification de campagne sous la forme de petits blocs de béton peu solides mais bien camouflés, flanqués de fossés antichars et de réseaux de barbelés, destinés à recevoir une ou deux armes. Le but est de rendre infranchissable le fleuve. Les chantiers sont conduits en 1935 et 1936. Fin 1938, une vingtaine de maisons fortes sont construites dans les bois situés entre la Meuse et la frontière, en plus de six positions de batterie d’artillerie lourde. Début 40, d’autres travaux seront entamés afin de renforcer ces positions.

Il y en a 15, faisant front au nord de Sedan et Carignan. Elles subiront le choc de 3 divisions blindées de 300 chars les 12 et 13 Mai 1940. Edifiées selon un plan type, collées à la frontière, occupées par de légers détachements d’infanterie qui veillent, elles servent de « sonnettes d’alarme » en informant l’arrière d’une éventuelle violation du territoire national. Julien Gracq dans son livre « Le Balcon en Forêt » en a bien décrit l’atmosphère (adaptation cinématographique de M. Mitrani).

Les bombardements de l’enfer à Sedan en mai 1940

maison forte de Messincourt

Elles furent toutes construites en 1938. Elles reposent sur la stratégie du leurre. L’ennemi doit croire à une maison d’habitation. Le rez-de-chaussée qui ressemble à un soubassement est en fait une salle de combat, protégée par des murs en béton armé de 0,50 à 1 mètre d’épaisseur, avec ouvertures de tir. Le premier étage est composé d’un petit appartement servant à loger 6 combattants.

On y trouve une chambre de 5m x 3m, un réfectoire de 3,60m x 2,50m, une cuisine de 2,35m x 1,65m, des WC et un vestibule d’entrée. En cas d’alerte, les soldats ferment les volets de fer, les portes blindées et descendent dans la salle de combat par le biais d’une trappe située dans la chambre. En cas de péril imminent, un étroit tunnel donne la possibilité aux défenseurs d’évacuer. Des mines, des chicanes, des barbelés, des fossés antichars et des tranchées protègent les alentours immédiats de la maison. Les maisons fortes sont désertées, sauf deux : St Menges et Hatrelle. C’est justement devant la maison forte de St Menges que tomberont les premiers morts français de la bataille de France.  Les troupes françaises ayant résisté jusqu’à leur dernière cartouche sont très vite submergées par la supériorité numérique et technologique de l’ennemi.

Peu après la percée de Sedan, la ville de Flize est prise. La panique s’empare des troupes arrière qui se replient et encombrent les routes, ralentissant énormément la contre-offensive qui sera pourtant lancée le 14 mai à 5 h 00 du matin sur Connage et Bulson avec un seul régiment et un seul bataillon de chars. Après 4 heures de combats, d’une rare violence, les Allemands s’emparent des passages sur la Bar. En moins de 48 heures, l’artillerie française dans le secteur de Sedan sera totalement écrasée et la route de l’Ouest ouverte. Le 15 mai 1940, 610 spahis sur les 1000 de la 3e brigade tombent à la Horgne et à Poix-Terron pendant que la Luftwaffe mitraille les populations civiles sur la route de l’exode. Épouvantable cauchemar !

Finalement, la cité de Turenne tombe aux mains de l’armée du Reich. La bataille de France débute donc par la percée de Sedan qui se terminera le 22 juin 1940 par la capitulation des armées françaises.

Appelez-moi Maître !

Un pistolet signé de mon ancêtre….

Il semblerait que chacun d’entre nous ait au moins plusieurs ancêtres remontants
à Charlemagne. C’est assez désopilant n’est-ce pas?  Concevoir que notre voisin pourrait être de notre famille (éloignée bien sûr). Alors que penser des gens qui portent le même nom que vous ??

Aujourd’hui, la population humaine dépasse les 6,5 milliards d’individus, alors qu’elle
n’était que de 50 millions d’individus il y a 3 000 ans.D’après l’ étude de chercheurs américains publiée en 2004, toutes les personnes vivantes actuellement ont un ancêtre commun, qui vécut il y a 2 000 à 5 000 ans. De plus, si on remonte quelques milliers d’années plus tôt (probablement entre 5 000 et 15 000 ans avant notre ère), tous les êtres humains qui ont eu une descendance sont nos ancêtres. ( voir le tableau)

Imaginez la surprise de mon cousin  Philippe Tisseron qui avait pris ce magnifique pistolet de cavalerie modèle an IX de la manufacture nationale de Charleville en main,lorsqu’on lui dit que le  » T « sous couronne poinçonné sur la garniture laiton correspondait au nom de Tisseron….

arme de collection à silex

Ce pistolet de cavalerie fut fabriqué sur la demande expresse de Napoléon 1er sous le Consulat afin de remplacer l’ancien pistolet modèle 1777. Les premiers exemplaires d’AN IX ont vu le jour en 1801 et ont été fabriqués jusqu’en 1808 à environ 8 0000 exemplaires dans plusieurs manufactures : Versailles,St Etienne,Maubeuge,Tulle,et notamment celle de Charleville (08).

détail d'un pistolet de cavalerie An IX manufacture de Charleville

Passionné par l’histoire et plus particulièrement par celle de notre famille ardennaise, Philippe, fait aussitôt des recherches sur le Web d’abord sur la manufacture d’armes de Charleville puis sur cette personne nommée Tisseron. Car ce qui est curieux, c’est non seulement d’avoir le même nom de famille mais en plus la même passion pour les armes anciennes .

Ses investigations lui permettent rapidement de se rendre compte de l’importance la manufacture d’armes de Charleville.
En effet,cette fabrique créée en 1667 a réalisé jusqu’à sa fermeture en 1836, 72 modèles de fusils et 24 modèles de pistolets. Très prisées des collectionneurs, ces armes ornent les vitrines des plus grands musées à travers le monde et en particulier aux Etats-Unis.
Réputée par sa qualité de fabrication,la manufacture recevra des visiteurs prestigieux comme le Tsar de toutes les Russies Alexandre le Grand en 1717, s’offrant au passage une croisière sur la Meuse jusqu’à Liège.

En 1775 éclate la guerre d’indépendance des Etats-Unis. Les insurgés ont besoin d’armes. Un corps expéditionnaire avec à sa tête un certain La Fayette, est envoyé par Louis XVI en Amérique.  Equipés du tout nouveau fusil 1777 à silex ,les soldats Français qui seront jusqu’à 34 000 à donner la main aux Américains font merveille; Le fusil, lui, est fabriqué à Charleville.
En 1792, Louis XVI est en prison. La guerre menace,les Autrichiens et les Prussiens sont aux portes de la France. Le 4 Septembre à Charleville, un convoi d’armes sort de la manufacture mais au lieu de prendre la direction de Paris, il se dirige vers la frontière! Aussitôt un attroupement de révolutionnaires bloque le chargement de 1 500 fusils. L’inspecteur Lieutenant-colonel Juchereau, aristocrate fidèle au Roi est emmené à la mairie, il en sort la tête au bout de la baïonnette d’un fusil et son corps est jeté à la Meuse.

Napoléon 1er fournira ses armées en armes de la manufacture qui en produira jusqu’à 50000 en 1812 grâce à ses quatre sites et a ses sous-traitants locaux comme ceux de Warcq, commune voisine.
En 1836, sous la restauration,la situation de cette manufacture, jugée trop proche des frontières entraînera sa fermeture. La manufacture d’armes de St Etienne, seule rivale de l’Ardennaise va en profiter.
Les quatre sites de production sont vendus à un maître de Forges Ardennais, un certain Nicolas Gendarme.

Philippe fait une autre découverte intéressante : un document démontrant que le dénommé TISSERON,né le 18 février 1787 à Longuyon en Meurthe et moselle  a
bien été Maître-ouvrier, contrôleur après une de trentaine d’années de service à la manufacture d’armes de Charleville .

Cet homme avait donc bien apposé son poinçon sur cette armes.
Il s’agit très probablement d’un ancêtre de ma famille à moins qu’il ne s’agisse de la votre???

 

François-Auguste Tisseron contrôleur à la manufacture d'armes de Charleville

Vous pouvez visualiser le bulletin complet des lois (Louis-Philippe 1835)  >>   ICI